La génèse

Une envie, une question

Jean-Marc, ingénieur en agriculture avait l’habitude de voyager. Il baigne dans le monde du vin depuis très longtemps. Son grand-père était viticulteur près de cahors, son père possède des vignes dans le Roussillon (Maury) et son frère est œnologue. Connaître son produit, c’est le voir pousser. Il possède une torréfaction sur Toulouse et des coffee shop/salons de thés. La pandémie a stoppé les voyages instantanément, impossible de visiter les plantations de cafés et de thés du jour au lendemain. Recevoir du thé ou du café de l’autre bout du monde sans le voir sur pied, lui paraît trop limité. Comme pour le raisin, maîtriser la production du café et du thé de la plante à la tasse, est-ce possible en France ? Personne n’a essayé ? Mais pourquoi ?

Une réflexion, un pari

La réflexion est lancée ! En effet, il existe peu ou pas de références techniques dans notre pays voire même en Europe. Il faut inventer un nouveau modèle résilient et durable pour le thé et le café. Suite aux rencontres et discussions avec des amis, agriculteurs, scientifiques, pépiniéristes, chaque problème agronomique est solutionné, mais il reste une bonne partie à expérimenter.

La décision est prise de planter ces arbustes en agriculture biologique sous des panneaux photovoltaïques, en serre non chauffée dans le Roussillon sur la commune de Saint-Cyprien (Pyrénées orientales).

Il est important que l’agroécosystème soit durable. Les caféiers comme les théiers peuvent donc pousser en plein sol à l’ombre des panneaux photovoltaïques (comme leurs congénères à l’ombre des grands arbres). On évite les vents secs et chaud qui peuvent assécher les plants. On utilise des insectes auxiliaires pour lutter contre les ravageurs. On installe des couverts végétaux pour structurer les sols, fixer l’azote atmosphérique, abriter les insectes bénéfiques, mettre des paillages pour limiter le désherbage à la main… Beaucoup de pratiques culturales sont testées. Pour limiter les risques, on teste plusieurs variétés (19 pour le thé et 10 pour les cafés).

Nous avons testé tous les process après récolte pour faire
exprimer ce terroir. Un travail complexe avec une succession
d’étapes chronométrées à la seconde près !

des soutiens

Les risques sont là mais il faut se lancer pour savoir! Rien ne se passe comme prévu évidemment. Les chenilles de la tomate (nos voisins sont maraîchers) viennent se délecter de jeunes plants, puis d’autres problèmes à résoudre. Mais les théhiers et caféiers finissent par s’implanter sans trop de mortalité. Et c’est la première récolte, les premières dégustations révèlent des thés subtils, floraux, très qualitatifs. Quel plaisir de déguster les premiers thés qu’on a vu pousser.

Cette aventure n’aurait pas pu se faire dans l’aide de nos nombreux soutiens :

  • La coopérative Sud Roussillon qui nous permet d’exploiter les 4 hectares de serres d’avoir tant de bons conseils et un peu de main d’œuvre quand on a des urgences
  • La région Occitanie pour le soutien financier, le prix Septuors
  • LE CIRAD, les spécialistes du café (entre autres !) avec qui nous avons un accord de transfert du matériel végétal pour les plants de café
  • L’école d’Agriculture de Purpan avec qui nous travaillons les analyses sensorielles, spécialiste du vin, du fromage et bientôt du thé !
  • La communauté des communes Sud Roussillon et la municipalité de Saint-Cyprien pour son accueil chaleureux et son soutien, le bureau dans la pépinière et la promotion du thé du Roussillon !